Les autres méthodes pour fabriquer du savon, avantages et inconvénients
Voici un panorama des autres méthodes utilisées pour produire du savon afin de bien comprendre où l’on se situe
– l’empâtage où sont mélangées la lessive de soude et les huiles végétales dans un chaudron « à grand feu » (la vapeur d’eau circule au fond de la cuve dans un serpentin) : c’est la saponification ;
– le relargage et l’épinage ou la décantation de la glycérine en milieu salé (c’est le lavage du savon par une solution mixte de sel et de soude plusieurs fois puisque le savon est insoluble dans l’eau salée). Cette lessive salée très dense va entraîner la glycérine et la soude en excès au fond du chaudron (qui vont être retirés), le savon restant au-dessus. C’est la délipidation du savon ;
– la cuisson à ébullition (>100°C voire 120°C) pendant plusieurs jours permettant la transformation complète des huiles en savon sous l’action de la soude ;
– le lavage pour entraîner le glycérol restant, les impuretés et les acides gras non saponifiés ;
– la liquidation ou l’ajout d’eau (dernier lavage à l’eau claire en faisant bouillir une dernière fois le savon à gros bouillon) permettant au savon de se concentrer, d’éliminer l’excès de sel et de prendre une consistance lisse à 80°C. La pâte à savon « lisse et pur » surnage alors.
Ce procédé peut être réalisé en continu ou en discontinu. C’est une fabrication industrielle réalisée pour les savons de Marseille.

Inconvénient : cette méthode utilise de l’huile de grignons d’olive (plus d’infos sur l’utilisation de produits chimiques pour l’extraction) et non pas de l’huile d’olive extra-vierge extraite à froid par procédé mécanique (la qualité et donc les propriétés cosmétiques ne sont pas du tout les mêmes) et, de plus, elle dénature les huiles avec une température élevée lors de la cuisson. Cette méthode donne des savons très durs mais asséchants puisqu’il n’y a pas de surgraissage et plus de glycérine (qui est enlevée puis revendue). Pour réaliser ces savons, d’énormes quantités de soude sont mises à cuire avec les huiles et, une fois la cuisson terminée, la pâte est lavée à grandes eaux afin d’en extraire les surplus de soude et les impuretés restantes qui sont ensuite récupérées par des entreprises spécialisées dans leur traitement. Les 5 étapes décrites plus haut du processus industriel (il y a longtemps que le procédé n’est plus artisanal) dure une dizaine de jours. Entre l’énergie et l’eau consommées, l’impact écologique est négatif (malgré le fait que ce soient de vrais savons biodégradables c’est-à-dire des carboxylates d’alcalins). Sans compter l’utilisation de l’huile de palme et de l’huile de palmiste dans les savons de Marseille blancs (les verts sont au grignon d’olive et coprah, mais certains mettent aussi du palme).
Il faut savoir que les premiers producteurs mondiaux de savons de Marseille sont la Chine et la Turquie ainsi que la Malaisie (notamment pour les bondillons qui permettront ensuite à des « savonniers » – des façonniers – de les colorer, les parfumer…) Les ingrédients et le procédé ne sont pas nécessairement respectés. La recette ancestrale peine à garder sa place dans la région marseillaise puisque les Savonneries historiques, c’est-à-dire fabriquant toujours selon le Procédé Marseillais et avec la qualité escomptée, se comptent maintenant sur les doigts d’une seule main.
Nous ne saurons être trop critiques puisque le savon de Marseille, descendant du savon d’Alep, est un peu comme notre aïeul ; la saponification à froid étant une évolution plus écologique dans la “famille” des méthodes de fabrication du savon. Le savon de Marseille (le vrai) est aussi biodégradable.

Aujourd’hui, la pâte est transvasée dans un atomiseur. Elle va être réchauffée dans un échangeur puis pulvérisée dans un cylindre sous vide pour en extraire un maximum d’eau. La pâte sèche est projetée sur la paroi du cylindre, puis râclée pour tomber en morceaux de savon qui se solidifient en refroidissant. Ensuite, ces morceaux passent par une boudineuse qui va les broyer et les mettre sous forme de granulés : les bondillons. Le séchage est accéléré par rapport à la méthode traditionnelle de coulée au sol.
Enfin, ces bondillons sont soit envoyés aux « savonneries » qui ne fabriquent pas réellement leur savon (attention à leur communication) mais sont des façonniers (ils vont seulement colorer, mouler, parfumer, tamponner sur la base de ces bondillons dans une extrudeuse), soit ils vont continuer leur chemin dans la savonnerie et passent dans une autre boudineuse (Cf. photo ci-dessous) pour être compactés, puis extrudés pour obtenir un savon en barre. La barre va être découpée, puis le savon (en cuve) tamponné, emballé, étiqueté puis conditionné en palette pour expédition.

Inconvénient : ces additifs sont pour la plupart allergènes, cancérigènes, irritants, non-biodégradables… certains sont des perturbateurs hormonaux et d’autres clairement toxiques pour l’organisme. Voilà. Nous vous laissons bien évidemment vérifier – et digérer – tout ça sur internet (entre autres sources), en recherchant les ingrédients que vous lirez sur ces étiquettes ! Lisez aussi les nôtres pour comparer.

Autrement dit, ce n’est pas réellement la même définition que celle que nous utilisons pour parler à la fois de savon et puis aussi d’artisanat !
Du coup, pas de détail des inconvénients, ils sont déjà dans la description (!)

LES SAVONS A FROID : c’est nous ! Et quelques irréductibles savonniers passionnés. C’est la méthode que nous utilisons et vous pouvez la trouver ici en détail !